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Journée Nationale de la Concorde : Célébration de ‘’la paix des braves’’ dans un contexte de menace terroriste

Écrit par Cigale INFOS. Affichages : 154Publié dans Société

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La 28ème édition de la journée commémorative des accords de paix signés le 24 avril 1995 entre le Gouvernement nigérien et la rébellion armée a été célébrée le lundi, 24 avril 2023, à Tchintabaraden, dans la région de Tahoua. La cérémonie de lancement des festivités s’est déroulée devant un parterre de festivaliers venus de toutes les régions du Niger et en présence du Ministre de l'Intérieur et de la Décentralisation, Hamadou Souley et plusieurs autres personnalités civiles et militaires. Plusieurs allocutions ont été prononcées à cette occasion, notamment celle du Président de la Haute Autorité à la Consolidation de la Paix (HACP).

En prenant la parole, le Général Mahamadou Abou Tarka a fait tout d’abord la genèse des évènements qui ont conduit à l’instauration de ce qu’il appelle la "paix des braves" entre l'Etat et les mouvements armés.

« Après la Proclamation de la République le 18 Décembre 1958, les sujets coloniaux du Niger étaient devenus des citoyens de la République au sein de l’Union Française, puis en Aout 1960, cette République du Niger accède à l’indépendance et à la souveraineté internationale. Deux fêtes donc, les 18 décembre et le 3 aout, deux évènements importants dans la construction de notre nation. Mais la République et l’indépendance, ne serait complète qui si notre pays solidifie son Unité Nationale. C’est pourquoi, j’ai l’habitude de dire, il faut voir dans la fête de la Concorde, la fête de l’Unité Nationale, le troisième moment fort de la construction de notre Nation », a-t-il fait savoir.

Abordant la situation sécuritaire dont le terrorisme reste le pivot de toutes les menaces contre la paix dans notre pays, il a souligné que « ce n’est pas un hasard, si l’insécurité sévit surtout sur nos frontières. Frontière avec le Mali, frontière avec le Burkina, frontière avec le Bornou au Nigeria, frontière avec la Libye, toutes ces zones voient l’infiltration d’éléments terroristes et criminels qui sévissent dans les no-man’s land de l’autre coté de nos frontières. Mais s’il est vrai que le noyau, les quartiers généraux ainsi que l’épicentre des activités des groupes terroristes se trouvent dans les pays voisins, il n’en demeure pas moins vrai que des nigériens ont rejoint en masse les groupes terroristes insurrectionnels et les attaques, opérations de prélèvement de la Zakat et les vols du bétail semblent être exclusivement l’œuvre de nos compatriotes moitié bandits, moitiés terroristes qui connaissent très bien leurs victimes ».

Les choses risquent malheureusement de s’aggraver encore plus dans notre sous région ouest-africaine puisque, d’après le Président de la HACP, « dans leur fuite en avant pour garder un pouvoir arraché de force, les juntes malienne et Burkinabé se sont isolées de la communauté internationale et ne reçoivent plus aucun soutien. Ni miliaire, ni financier. Elles se gargarisent de slogans creux et font la guerre à coup de communiqués mensongers et de propagande sur les réseaux sociaux. Le réveil n’en sera que plus douloureux ».

Il a, dans la foulée, présenté les multiples efforts du Gouvernement pour combattre l’insécurité sous toutes ses formes. Ces efforts sont, entre autres, l’expression de l’autorité de l’Etat par la force militaire, le développement socioéconomique au profit des populations des zones impactées par l’insécurité et surtout le dialogue politique avec les différentes communautés.

Le général Mahamadou Abou Tarka a, enfin, confié que « pour notre part, le Président de la République, a fait le choix de faire appel à nos alliés, français, allemands, américains, italiens, espagnols, mais aussi nos alliés africains au sein de la CEDEAO et de l’UA, des Nations Unies. Tous se mobilisent à nos cotés, sous notre direction. Ceux ci comprennent aussi que c’est à nous de mener cette guerre, ce n’est pas leur guerre, ils viennent seulement en soutien, là ou nous en avons besoin ».

Depuis 1995, le 24 avril de chaque année constitue une journée spéciale pour le Niger. C’est une journée célébrée dans tout le pays au nom de la paix retrouvée après 4 ans de conflit armé. Elle est la date anniversaire de la signature des accords de paix entre le Niger et la rébellion armée qui avait éclaté dans le nord du pays.

Tout avait commencé le 7 mai 1990 quand un groupe d’individus armés avaient attaqué la localité de Tchintabaraden. Une répression féroce s’en est suivie et au bout du compte plus de 100 morts ont été enregistrés.

L’affaire a été portée devant la Conférence Nationale Souveraine et une conclusion avait été tirée, conclusion selon laquelle «le drame du 7 mai 1990 est survenu lorsque des citoyens excédés par le reniement des engagements, les tracasseries, l'arbitraire, se sentant menacés et traqués, ont cru devoir recourir à la méthode de défense de leur dignité ».

En rappel, la Conférence nationale Souveraine a eu cours au Niger du 29 juillet au 30 novembre 1991. D’après le rapport de synthèse de ce grand rassemblement des forces vives de la Nation au sujet des évènements de Tchintabaraden, la répression qui s’est abattue sur les auteurs et complices des l’attaque de la localité est la conséquence de la « psychose et l'obsession sécuritaire des autorités » de l’époque et à tous les niveaux.

D’autre part, d’aucun estiment que c’est la non-satisfaction des attentes de certains responsables touaregs (les touaregs sont la composante essentielle de la rébellion) par la Conférence Nationale par rapport à cette affaire qui a servi de prétexte sinon de justification au déclenchement de la lutte armée.

Le 17 octobre 2091, un groupe armé dénommé Front de Libération de l'Aïr et de l'Azawak (FLAA), fut crée avec à sa tête deux leaders : Mano Dayak et Rhissa Ag Boula. C’est ce front armé qui a donné le ton à toutes les années d’insécurité que connaitra le Niger à cette époque. C’est lui qui, en premier a ouvert les hostilités contre le pouvoir en place en attaquant le 30 décembre 1991 le poste militaire d’Aderbissinat dans la région d’Agadez.

Pendant quatre ans, la situation s’est beaucoup envenimée. Les attaques visant des positions militaires et des services de l’administration civiles de l’Etat dans tous le nord du pays se sont multipliées.

Il y avait eu plusieurs prisonniers de part et d’autre, entre militaires des forces régulières et mouvements armés, des dizaines de morts, des blessés et des personnes ayant fui le pays.

En 1993, le Front de Libération de l’Aïr (FLA) dirigé par Rhissa Ag Boula, le Front de Libération du Tamoust (FLT) dirigé par Mohamed Akotey et l’Armée Révolutionnaire de Libération du Nord-Niger (ARLNN) naissent de l’éclatement du FLAA.

C’est de cet éclatement du même FLAA que naitra, aussi, en 1994, le Front Populaire de Libération du Sahara (FPLS) et plusieurs autres mouvements.

Entre 1994 et 1995, naquirent encore d’autres fronts armés, mais cette fois-ci de l’ARLNN. Il s’agit de l’Armée Populaire de Libération du Nord (APLN), du Front d’Action Révolutionnaire (FAR) et Mouvement Révolutionnaire de Libération du Nord-Niger (MRLNN) et du Front des Forces de Libération (FFL).

Ce sont ces différents fronts qui s’étaient mis ensemble pour créer l’Organisation de la Résistance Armée (ORA) supervisée par Rhissa ag Boula et la Coordination de la Résistance Armée (CRA) conduite par Mano Dayak pour négocier avec le pouvoir central nigérien.

Comme on le sait, ce sont ces négociations qui ont abouti à la signature des accords de paix de 1995. Lesdits accords de paix furent signés plus tard par l’Union des Forces de la Résistance Armée (UFRA) de Mohamed Anako, les Forces Armées Révolutionnaires du Sahara (FARS) de Barka Wardougou et le Front Démocratique du Renouveau (FDR).

L’accord de Paix du 24 avril 1995 a mis fin pour de bon à un conflit armé fratricide qui, pendant 4 ans, avait laissé les nigériens sans voix.

Bassirou Baki Niyya Infos N° 155 du 27 avril 2023

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